La Gazette #2 – Brigitte Aragou

Brigitte Aragou, la maître d’armes

Image Agnès Gontier, Podcast Résonance sonore

Bonjour, est-ce que vous voulez bien vous présenter ?

Brigitte Aragou : Je m’appelle Brigitte Aragou, je suis maître d’armes. J’enseigne donc l’escrime depuis 25 ans, j’ai pris la suite de mon père, il était déjà maître d’armes. J’enseigne l’escrime, un sport composé de trois armes : le fleuret, l’épée et le sabre. Je fais en plus de l’escrime artistique, c’est l’escrime de cinéma ; et je fais de l’escrime, en plus, handisport.

Depuis combien de temps êtes-vous l’entraineuse de Maxime Valet ?

BA : Depuis très longtemps. J’ai commencé à l’entrainer lorsqu’ il avait huit ans Maxime, il était valide à cette époque-là. Il a 35 ans aujourd’hui, ça fait donc un petit moment. Puis après il a eu son accident, il était en troisième année de médecine. Il avait arrêté un petit peu l’escrime au moment de ses études. Après son accident, je suis allée le voir au centre de rééducation et je lui ai dit que s’il voulait continuer l’escrime on mettrait tout en place pour. Il n’avait pas tout à apprendre, il connaissait déjà tout. C’était juste les déplacements à modifier. La technique de main restait tout à fait ce qu’il connaissait. Il a retrouvé exactement les mêmes sensations qu’il avait en valide. Donc dès qu’il est sorti du centre de rééducation, il est revenu à la salle en disant : « Je veux continuer l’escrime ! ».

Il a gardé cette passion pour l’escrime malgré tout ?

BA : Tout à fait, il l’avait jeune, et il l’a toujours. Et moi je l’ai suivi depuis. On a mis tout en place au niveau du club, changer les statuts et indiquer que nous pouvions à présent accueillir les athlètes handisports. Et je me suis également formée un petit peu, puisque j’étais entraîneuse valide, il fallait que je puisse entraîner Maxime.

Est-ce qu’il y a des particularités dans l’entrainement des sportifs en situation de handicap ?

BA : L’escrime est un des rares sports où, je pense, il n’y a pas de grandes différences. Il y a juste les déplacements. Les déplacements existent aussi pour le handisport mais ce sont des déplacements de buste, car eux, ils travaillent avec leur buste. Maxime, tous les acquis qu’il avait en valide, il les a gardés pour le handisport. Quelque part il a performé dès le départ parce qu’il avait cet acquis-là qui lui a donné une force importante.

Propos recueillis par Chloé Ber–Garo, Laura Carpentier et Louis Anouilh