La Gazette #1 – Maxime Valet

Bienvenue dans notre gazette des Paralympiques !

Notre projet de voyage aux Jeux Paralympiques a été l’opportunité de rencontrer des athlètes de haut niveau, de pouvoir échanger et partager avec eux. Nous avons pu en apprendre d’avantage sur le sport, leur pratique pour ces jeux, mais également sur leur handicap, dans leur vie quotidienne et dans leur parcours de sportifs exceptionnel.

Dans cette gazette, nous vous proposons de découvrir ces échanges et les différentes questions que nous avons pu poser aux athlètes rencontrés. N’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux pour voir nos aventures à Paris pour les Jeux Paralympiques ! Vous pouvez également retrouver nos autres projets de sensibilisation autour du handicap sur nos réseaux, n’hésitez pas à nous rejoindre ou à nous contacter pour toutes informations !


Maxime Valet, l’escrimeur paralympique

Photo de Maxime Valet
Image Campagne l’Oréal

Bonjour, est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques mots pour nos lecteurs ?
Maxime Valet : Je m’appelle Maxime Valet, j’exerce en équipe de France d’escrime paralympique, j’ai fait les jeux de Rio en 2016, où j’ai remporté deux médailles de bronze. Je suis maintenant en préparation pour les jeux de Paris.

Quels autres sports avez-vous pratiquer en dehors de l’escrime ?
MV : J’ai touché à pas mal de sports. L’escrime a été le fil rouge, j’en fait depuis tout petit. Par contre j’ai fait du foot, pas mal de badminton et de volley. Je fais de la plongée aussi.

Pourquoi avoir choisi l’escrime ?
MV : Parce que c’est un sport de duel. Le fait d’être armé à un contre un, ça m’a toujours plu. Il n’y a aucun match qui est identique dans ce sport. Chaque adversaire est différent et même sur le même adversaire, tous les matchs sont différents. A chaque fois il y a des trucs nouveaux à faire, à réfléchir, des adaptations, ce n’est jamais monotone.

Est-ce qu’il y a des différences de pratiques pour les athlètes valides et pour les athlètes en situation de handicap en escrime ?
MV : Alors c’est exactement la même chose, comme vous avez pu le voir lors de cet entrainement : de passer d’un match debout à un match assis, tout le monde pratique ensemble. La seule différence c’est que nous (athlète en situation de handicap), on ne se déplace pas sur les jambes. Sur la piste, on se déplace en fauteuil, d’avant en arrière, mais le mouvement est le même. Avec le même tempo, les mêmes tactiques et les mêmes techniques. On fait quasiment le même sport.

Le fauteuil de para-escrime est solidement fixé au sol

En tant qu’athlète de haut niveau, comment arrivez-vous à gérer une carrière sportive, un travail et une vie de famille ?
MV : Ça c’est la bonne question. Moi, l’escrime, le métier c’est plutôt une passion, mais disons que pour ces trois domaines tu ne comptes pas les heures que tu y passes. Pour moi l’important c’est d’arriver à trouver un équilibre, le juste milieu entre les trois, qui change en fonction des périodes : plus de l’un, plus de l’autre. Trouver l’équilibre.

Comment arrivez-vous à gérer le stress ? Avez-vous des petites techniques pour mieux gérer la pression ?
MV : Je n’aurais pas de supers conseils par ce que je ne suis pas quelqu’un d’hyper stressé ! La pression j’adore ça, ça me stimule, ça me challenge et ça m’amène à être meilleur. Je fais de la compétition depuis que je suis tout petit et j’ai toujours aimé ça, donc je pense que j’ai petit à petit pris l’habitude de gérer. C’est même plus compliqué pour moi les compétitions où il n’y a pas de pression, par ce qu’il faut arriver à se motiver autrement.

Est-ce que vous avez des sponsors ?
MV : Oui, j’ai plusieurs sponsors. Le premier que j’ai depuis longtemps c’est L’Oréal, ensuite le groupe Banque Populaire, et l’entreprise Continentale. Après, c’est des équipes d’équipementiers : il y a le Coq Sportif en équipementier général.

Avez-vous des sponsors spécialisés pour les fauteuils ?
MV : Pour les fauteuils non, il y a très peu de revendeurs de fauteuils, déjà tout court ! On en trouve très peu en fauteuils de ville, encore moins en escrime, donc quelque part ils n’ont pas besoin de sponsoriser des athlètes puisqu’ils viennent déjà chez eux.

Maxime Valet lors de l’entraînement

Ce ne sont pas vos premiers jeux paralympiques, est ce que vous avez une petite anecdote particulière à nous raconter ?
MV : J’ai vécu des jeux très différents. Rio c’était mes premiers. Je les ai vécus avec ma femme, et c’est incroyable de vivre ça à deux, avec un public brésilien qui était super chaleureux, super enthousiaste, et motivé. L’ambiance était incroyable. Et à l’opposé, il y a eu Tokyo en plein Covid, avec des stades vides, une angoisse générale, très pesante. Vraiment les deux opposés. Et là, ça va être encore autre chose à Paris, avec des jeux à domicile. J’aurai vécu vraiment trois aventures très différentes.

Quel est votre plus beau souvenir en tant qu’athlète ?
MV : J’en ai deux. Le premier, avant mon accident, où on a remporté une médaille de bronze, avec le club de Toulouse. On a battu le grand club parisien, ultra favori contre qui, l’équipe toulousaine n’avait aucune chance. C’est un super souvenir entre copains qui est génial ! Le deuxième c’est en équipe de France, ma médaille individuelle à Rio, par ce que c’est mes premiers jeux et ma première médaille individuelle, c’était incroyable !

Est ce que vous faites des interventions auprès du publics pour sensibiliser au handicap ? si oui, par quel biais ?
MV : Je fais pas mal d’interventions, quand mon emploi du temps le permet, et c’est avec les écoles, même avec les facs. J’ai fait avec l’école d’ergothérapie de Toulouse. On essaye de sensibiliser au plus grand nombre avec les possibilités qu’on a. On fait
également en entreprise avec des partenaires. Elles peuvent venir aussi de temps en temps faire une journée de sensibilisation.

Est ce que vous auriez un message pour les jeunes en situation de handicap ?
MV : Le message serait de toujours croire en leurs rêves. Il faut croire en ses rêves et donner tout ce qu’on a pour y arriver. Après il peut se passer plein de choses, on y arrive ou on n’y arrive pas, mais au moins, il n’y pas de regrets d’avoir essayé et de s’être donné les moyens d’y arriver. Il y a toujours de belles choses à faire. Et c’est valable pour tout le monde, handicap, pas handicap, jeune, vieux, ça marche pour tout le monde. Il faut se donner les moyens d’atteindre ses objectifs.

Propos recueillis par Chloé Ber–Garo, Laura Carpentier et Louis Anouilh